Kikento est là ! Nombreux étaient ceux qui l’attendaient : le nouvel EP des Mamans du Congo & Rrobin. Et ce n’est qu’une mise en bouche puisqu’il introduit tout un album pour l’automne prochain. Au gré des quatre titres de ce disque, le groupe nous ouvre les portes de leur univers et distille des messages percutants. En écoute sur toutes les plateformes de streaming ici !
Les Mamans du Congo ont vu le jour en 2018 à Brazzaville au sein d’un projet fusionnant la danse avec les berceuses ancestrales Kongo chantées en lari par les cinq mamans. Depuis leur premier album, Les Mamans du Congo & Rrobin entendent transmettre le matrimoine culturel et les traditions congolaises au sein d’un univers combinant instruments percussifs DIY, pulsations électroniques, bass music et afrobeats à travers des boîtes à rythmes, rap et chœurs envoûtants. Ce son est aujourd’hui précisé avec Kikento, un nouvel opus via lequel ils achèvent d’imposer les couleurs de leur palette musicale unique.
Les faits sociaux, les valeurs héritées du Royaume Kongo, et la féminité transparaissent dans Kikento, cet EP afro rétro-futuriste hypnotique percutant. Gladys Samba, la leadeuse des Mamans, chante et rappe sur une musique électronique funky orchestrée par le producteur Rrobin, agrémentée de la basse puissante de Mel Malonga et de rythmiques traditionnelles de différentes régions du Congo, jouée sur des instruments fabriqués à partir de matériaux de récupération (assiettes, fourchettes, boîtes de conserve).
Au sein du premier titre Ntima, rythmé par les traditions du Bas-Congo, et enveloppé de sonorités atmosphériques et de vapeurs drill, Les Mamans du Congo & Rrobin affirment la quête de liberté et d’indépendance des femmes africaines. Le titre raconte l’histoire et les lamentations d’une femme stérile qui résiste aux jugements et moqueries et à l’indifférence de son mari.
Le groupe dévoile également une afro-house bantoue et funky sur le très explosif Sala Sala (“le travail”), un appel à l’effort personnel pour éradiquer les souffrances liées au manque d’emploi, afin de mettre en avant la créativité et le dynamisme de la société congolaise.
Les contes ancestraux sont ravivés sur Maria, avec un air chanté dans les cours d’écoles et orchestré par le rythme Timbwa (joué avec des sortes de maracas locales) où Maman Gladys chante contre les méfaits causés par la jalousie.
Le rythme N’Tounta joué dans les fêtes et veillées au Bas-Congo est propulsé dans un monde afrobeats et trap au sein de Dia (“manger”), un hymne afrobeats et trap rythmé contre la paresse de certains hommes toujours nourris-logés par leurs mères à 40 ans.
Électroniser les percussions, rapper le quotidien et les faits sociaux de Brazzaville, préserver les différentes valeurs et héritages et les transmettre aux nouvelles générations, Les Mamans du Congo & Rrobin perpétuent les mémoires et apportent une nouvelle dimension dans les musiques d’Afrique.