Eustache McQueer continue de dévoiler son voyage introspectif autour de la culture queer aux quatre coins du monde en dévoilant Ode to Futu, quatrième extrait de leur nouvel EP Unplugged. Un clin d’œil à l’art du bondage japonais exprimé par ce morceau pop néo soul et folk entièrement acoustique.
Ecouter le single sur la plateforme digitale de mon choix
Après avoir mis en lumière le cake-crushing (Squeeze Me Like A German Cake), la résistance femminielli de Naples (Volkino) ou encore le Sehnsucht berlinois (Augenblick), le duo chante au sein de ce nouveau titre, la douleur salvatrice du shibari, une pratique de bondage japonais existante depuis le XVIème siècle. Un procédé qui consiste à se faire ligoter et suspendre pour atteindre un état de sérénité soignant le corps et l’âme. Cet “art des cordes” est ici transposé par la voix de tête de Joël Defrance qui, par une variation des timbres de sa voix et des textures, exprime l’intimité de la rencontre mais aussi la peur, la douleur et la douceur. Ce processus tortueux de guérison reflète également le vécu du chanteur, qui fut, il y a encore quelque temps, victime d’une agression homophobe. Avec Ode to Futu, le binôme remplace la cordelette nippone par la musique en proposant une échappée érotique onirique, subversive et confinée. Attention, ce plaisir ressenti par le shibari, tout comme l’EP représentent des risques d’addictions !
C’est toujours avec l’idée d’interpeller et d’émouvoir son public que le duo s’empare d’une guitare classique d’un côté et d’une voix brute, sans retouche, de l’autre, avec des références musicales allant des sonorités bossa chaloupées aux lieders allemands. La musicalité subtile des compositions de Laurent Dratler accompagne la voix de Joël Defrance. Un album acoustique attentionné et ponctué de récits allant de l’intime au collectif, avec des chansons qui racontent des histoires d’amour plurielles, de révolte ou d’errance. De cette complicité évidente se dégage un univers de sensations cosmiques et mélancoliques, propre l’esthétique queer d’Eustache McQueer. Une ode à la sensualité simple et libre.